• Vous avez dit Climat ?

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    Qui donc ose exprimer cette interrogation hautement subversive ?

    Quelque extrémiste "Bové-ziste", un de ces gauchistes irresponsables, sans nul doute.

    Eh bien, non. C'est un quotidien bon chic bon genre, Le Figaro, qui titre ainsi deux articles fort documentés dans ses éditions des 8 et 9 août.

    Dans un article du 8 août, Caroline de Malet pose "Cinq questions sur le temps du futur" :

    La France a-t-elle toujours un climat tempéré?

    Les vagues de chaleur vont-elles se multiplier?

    Les tempêtes et les crues vont-elles s'intensifier?

    Les glaciers vont-ils disparaître?

    Que peut-on y faire?

    Patrice Lanoy, quant à lui, nous interpelle ainsi dans l'édition du 9 août :

    "CLIMAT : La vague de chaleur devrait durer jusqu'au 15 août, selon Météo France

    La France a-t-elle encore un climat tempéré?

    Le thermomètre a atteint, hier encore, 36°C à Paris, 37°C à Toulouse et Clermont-Ferrand, 38°C à Strasbourg et à Lyon..."

    ... "Dans le Cantal, plusieurs communes sont tout simplement privées d'eau potable. En Bretagne et dans les Pays-de-Loire, plus d'un million de poulets sont morts suffoqués par la chaleur."

    Bon appétit !

    ... "Bien sûr", dit-il, "un record n'est pas une moyenne. Mais en un siècle, la température de la France a gagné 0,6°C. Les climatologues annoncent des étés plus chauds, mais également davantage de tempêtes en automne et en hiver au cours des prochaines décennies."

    ..."En France, la Mission interministérielle sur l'effet de serre, qui dépend du premier ministre, a fait l'inventaire des conséquences d'une hausse du thermomètre, secteur par secteur, et des mesures qu'il faudrait prendre pour s'y adapter."

    Tout un chacun sait pertinemment que mourir - à Marseille - entraînée sous un bus par un torrent de boue n'est pas, en France, une fin commune ; chacun sait aussi que des spectateurs écrasés sous un chapiteau par un platane de 9 tonnes - déraciné par une bourrasque - n'est pas un fait ordinaire.

    Et cependant, les amoindris du ciboulot de la nomenclature sciento-technocratique, gens doctes et sérieux entre tous, déversent leurs certitudes, de très haut, vraiment très haut, sur l'homme de bon sens.

    Il n'y a pas huit mois qu'un "expert" de Météo France, interviewé suite aux intempéries, affirmaient encore sur les ondes de Radio France "nous n'avons pas de séries statistiques suffisamment longues permettant de conclure à un éventuel changement climatique ..."

    Pour ce genre de propos, il conviendra sans doute de créer un nouveau délit : crime contre l'humanité, aggravé d'abus de savoir dominant, avec ou sans rétention d'information.

    Je laisse le mot de la fin à Dominique Bourg, auquel Le Figaro donne la parole dans son édition du 9 août 2003 :

    "On ne fera pas l'économie d'une réforme de nos modes de vie". (Propos recueillis par Alexis Lacroix). Une parole de bon sens.

    Dominique Bourg est philosophe (on lui doit notamment "Transcendance et discours", "L'Etre et Dieu", publiés au Cerf) ; il est également l'auteur de "Parer aux risques de demain, le Principe de précaution" (en collaboration avec J.-L. Schlegel, Le Seuil). Il dirige le Centre de recherches et d'études interdisciplinaires sur le développement durable à l'université technologique de Troyes (UTT). pour Le Figaro, 09 août 2003).

    Au-delà du discours du bon sens, l'urgence oblige à désigner clairement les principaux maîtres d'oeuvre de l'économie du gaspillage, du pillage systématique de la planète et de la négation de l'homme. Combien de degrés supplémentaires nous valent par exemple les bombes - préventives - lâchées en Irak ? Car ce ne sont pas uniquement les européens qu'il faut convaincre de revoir leurs modes de vie mais surtout les populations qui constituent dans le monde entier les cibles privilégiées des cartels politico-financiers, composé de menteurs professionnels au doux parfum nazifiant, je veux parler de la bande à Murdoch.

    La France a-t-elle encore un climat tempéré ?"

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  • Un traité sur le climat plutôt bien accueilli


    D'ici 2012, la Suisse vise à la réduction de 8% (base 1990) de ses émissions de gaz à effet de serre.
    D'ici 2012, la Suisse vise à la réduction de 8% (base 1990) de ses émissions de gaz à effet de serre. (Keystone
    La Suisse estime que l'accord sur le climat passé entre six nations de la zone Asie-Pacifique vient compléter le protocole de Kyoto sur les gaz à effet de serre.
     
    Pour les écologistes en revanche, l'absence de contraintes fermes destinées à réduire les pollutions risque de miner l'accord de Kyoto, soutenu par 140 pays.
     

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  • Environnement

    Choc thermique

    Le climat de la dernière période glaciaire, durant l'ère quaternaire, a été ponctué par des changements brusques de température, se produisant en quelques dizaines d'années. Coups de chauds et grands froids se sont alternés avec des écarts de température estimés, jusqu'à présent, à environ cinq degrés. De nouvelles analyses, révèlent que ces changements abruptes ont pu être beaucoup plus importants..

    Pour parvenir à ce résultat, une équipe de chercheurs du Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE, CEA/CNRS) est allée prendre le frais au Groenland. Car, pour estimer les températures de l'époque, les scientifiques se servent des prélèvements issus de la glace des forages. Plus précisément, ils quantifient la teneur de ces échantillons en oxygène 18 et en deutérium (un isotope de l'hydrogène). La teneur en oxygène 18 permet d'évaluer la température du Groenland au moment où la neige s'est formée. La combinaison de l'oxygène 18 et du deutérium permet d'évaluer la température à la surface de l'océan au moment où l'eau s'est évaporée.

    Cette méthode originale d'évaluation a permis de révéler que les variations de températures pouvaient localement atteindre environ seize degrés. Les chercheurs montrent aussi, pour la première fois, que ces variations sont corrélées à une réorganisation saisonnière de la circulation atmosphérique et du cycle de l'eau. L'ensemble de ces résultats, publiés dans l'édition courante de Science, ouvre des perspectives pour l'élaboration de modèles climatiques plus performants capables d'estimer le risque de survenue d'évènements « abrupts » au cours de l'évolution future du climat.

    Joël IGNASSE


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  • climat

    Nous sommes très probablement rentrés dans un système où l'homme est déjà en train de modifier le climat, prévient Jean Jouzel, directeur de l'Institut Pierre-Simon Laplace (IPSL). Les résultats qu'il a présentés jeudi 2 juin au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) à Paris, fruits des dernières modélisations françaises sur le réchauffement climatique attestent de cette action. Ils devraient ­ avec d'autres contributions étrangères ­ nourrir les futurs rapports du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), qui doivent être rendus publics en 2007.

    Une vision assez partagée par le grand public depuis l'été 2003.
    L'altération de la couche d'ozone stratosphérique conduit à une diminution de son effet protecteur, contre le rayonnement ultraviolet, et l'accentuation de l'effet de serre qui entraîne un réchauffement de l'atmosphère terrestre.
    La composition de l'atmosphère a fortement évolué au cours des deux derniers siècles, et continue d'évoluer de façon importante ; Cela aura un impact sur l'échauffement de la terre, qui paraît inéluctable, et sur l'importance auquel on s'interroge en terme de scénarios possibles (Fonte des glaces, inondations ou autres glissements de terrains sans oublier que chaque jour le désert avance un peu plus).

    En 1990, dans le premier rapport du Giec, nous disions que les activités humaines avaient peut-être une influence sur le réchauffement climatique. En 2001, la communauté scientifique est devenue unanime: 60% de l'augmentation de l'effet de serre est due au CO2, qui stagne longtemps dans l'atmosphère. Sur les 7 milliards de tonnes de carbone produites par an, la moitié se retrouve dans l'atmosphère. Baisser cette concentration à 2 ou 3 milliards de tonnes par an permettrait de stabiliser cette inflation. Or les économistes projettent qu'on en produira jusqu'à 20 milliards de plus par an, avant de rencontrer des problèmes d'approvisionnement en énergies fossiles. La température du globe augmentera de 1,5 à 6 degrés, avant 2100.

    La première hypothèse correspond à des mesures drastiques combinées à une réponse favorable du modèle climatique - pour l'instant, on est loin du compte. Si la température s'élève de 3 degrés, le réchauffement sera plus important sur les continents, notamment aux hautes latitudes de l'hémisphère Nord. L'Europe de l'Ouest vivra avec 4 ou 5 degrés de plus. L'été 2003 était de 4 degrés plus chaud que la moyenne: un été sur deux sera de cet acabit. Une variation de 5 degrés, c'est un changement d'ère climatique, ce qui sépare une ère glaciaire et notre climat. Nous allons vers un monde très différent du nôtre. Les zones sèches le seront davantage, et il fera plus humide dans les régions qui le sont déjà.

    Autre conséquence: l'augmentation du niveau des mers. En limitant nos émissions, nous pouvons espérer une stabilisation de la température, mais l'inertie de la dilatation des océans engendrera une montée des eaux de 40 à 50 centimètres à la fin du siècle, de 2 mètres au milieu du millénaire. Et, si l'on continue à se développer au même rythme dans les cinquante prochaines années, l'eau pourrait monter de 4 à 5 mètres.


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